Cet article vise à mettre en évidence l’influence du vécu de la violence en tant qu’auteur d’infraction ou en tant que victime sur l’appréciation de situations d’agressions. Les deux expériences présentées ici comparent le jugement moral de personnes incarcérées à celui de personnes victimes d’agressions verbales et/ou physiques. Les résultats de notre première expérience nous permettent de confirmer l’indulgence des détenus et la sévérité des victimes. La deuxième recherche montre l’impact du contexte professionnel sur l’évaluation de la punition accordée à un agresseur. Ainsi, les agents de la SNCF se montrent très sévères dans leurs jugements alors que le personnel soignant d’un hôpital psychiatrique est quant à lui très indulgent. Cette différence entre ces deux types de salariés provient probablement de la qualification des situations d’agressions et du sens attribué à la victimation.