RésuméCes deux articles présentent l'analyse des dossiers de tous les malades admis dans un hôpital psychiatrique de l'Ontario entre 1890 et 1900.Dans le premier article, on rapporte que les psychiatres du 19ième siècle utilisaient un système de classification des maladies mentales très simpliste, un diagnostic de manie ou de mélancolie étant posé chez presque tous les malades psychiatriques. Le diagnostic était une décision reposant essentiellement sur les symptômes, la mélancolie étant caractérisée par des tendances suicidaires et la manie par des tendances agressives. De plus, la classification ne représentait pas une démarche très systématique; par exemple, les hallucinations constituaient le symptôme principal de la plupart des admissions, quelque soit le diagnostic. La cause du trouble mental était encore moins en rapport avec la classification. Une révision extensive du système de classification de cette époque était nettement nécessaire.Dans le second article, on discute des facteurs reliés au pronostic et à l'évolution de ces malades. Des 824 malades de l'échantillon étudié, environ 30% sont décédés à l'hôpital, 15% furent transférés ailleurs, 1% se sont évadés, 18% étaient encore dans l'hôpital en 1910, alors que 36% avaient récupéré et été libérés. Il y avait peu de différence dans les résultats chez les deux sexes. Les personnes les plus susceptibles de récupérer étaient jeunes et pouvaient recevoir un support financier de leur famille. Les malades masculins, professionnels ou travailleurs spécialisés, étaient aussi plus susceptibles d'être libérés. Chez la femme, être une ménagère représentait un facteur important de récupération. En résumé, les éléments prédictifs de succès thérapeutique vers la fin du 19ième siècle n'étaient pas nécessairement des variables cliniques (diagnostic, étiologie), mais plutôt des variables sociales tel que la source de support financier et l'occupation.
Read full abstract