Il y a déjà un quart de siècle que la loi de Mott a été établie afin de décrire le transport dans les milieux isolants désordonnés à basse température. Dans cet article de revue, nous rappelons brièvement les diverses étapes théoriques nécessaires à l'établissement rigoureux de la loi de Mott. Nous insistons sur le fait que la loi de Mott ne donne que la conductance moyenne d'un ensemble d'échantillons macroscopiques, tant que les interactions entre électrons restent négligeables. Nous étudions ensuite ce qu'il se passe lorsque l'on lève au moins l'une des hypothèses nécessaires à l'établissement de la loi de Mott. Nous nous penchons d'abord sur le cas des systèmes dont au moins une dimension n'est pas macroscopique : l'optimisation contenue dans la loi de Mott n'est alors plus représentative de la conductance mesurée. Enfin, nous essayons de rassembler des travaux relatifs aux effets des interactions entre électrons. S'il est acquis que, de façon générale, les interactions entraînent une divergence de la résistance plus rapide que ne le prédit la loi de Mott aux plus basses températures, la forme exacte de cette divergence ainsi que son interprétation restent encore sujets à caution. Nous rapprochons le travail d'Efros et Shklovskii et leur célèbre "gap de Coulomb" d'un travail plus récent sur les milieux granulaires dans lequel la taille des grains joue un rôle discriminant sur la nature de la divergence de la résistance à basse température. Nous suggérons que ce rapprochement ouvre une piste pour un modèle rendant compte de manière unifiée des diverses divergences mesurées à basse température pour la résistance électrique. Cette incursion dans les modèles granulaires nous permet aussi d'aborder la question des non linéarités en exposant les différences entre les prédictions du modèle des électrons chauds et celles proposées récemment pour un réseau de grains en dimension d .