ObjectifMesurer l'efficacité de l'injection intralésionnelle de rituximab dans la prise en charge de l'inflammation orbitaire idiopathique (IOI) touchant la glande lacrymale, soit le sous-type le plus fréquent. MéthodeOn a inclus 18 patients consécutifs qui présentaient une IOI touchant la glande lacrymale objectivée par biopsie et auxquels on a administré le rituximab (50 mg/5 mL) directement dans la lésion une fois par mois. RésultatsDu point de vue clinique, tous les patients présentaient un œdème et une ptose de la paupière supérieure. La plupart d'entre eux (56 %) avaient en outre une douleur périoculaire et une masse supéro-temporale palpable. Les biopsies ont fait ressortir une inflammation chronique sans fibrose chez 14 patients (78 %) et une inflammation chronique s'accompagnant de fibrose chez 4 patients (22 %). Ainsi, 1 patient (6 %) a reçu une seule dose de rituximab par voie intralésionnelle parce qu'il a bénéficié d'une réponse complète après la première injection; 11 patients (61 %) ont reçu 2 doses tandis que 6 patients (33 %) ont reçu 3 doses en raison d'une réponse partielle après les 2 premières injections. Après un suivi moyen de 33 mois (médiane : 33 mois; fourchette : 11–59 mois), 16 patients (89 %) ont eu une réponse clinique, dont 14 patients (78 %) chez lesquels la réponse était complète (soit la disparition de toutes les lésions) et 2 patients (11 %) chez lesquels la réponse était partielle (soit une diminution de ≤ 30 % du diamètre de la lésion). Par ailleurs, 2 patients (11 %) n'ont eu aucune réponse après 3 injections et ont dû entreprendre un traitement par voie générale associant un corticostéroïde et le méthotrexate. Enfin, 2 des patients (11 %) qui avaient eu une réponse complète ont subi une récurrence 12 et 49 mois après la dernière injection. Ces 2 patients ont reçu 2 doses supplémentaires de rituximab, espacées de 1 mois, et affichaient une réponse complète lors de l'examen de suivi 27 et 11 mois après le traitement, respectivement. ConclusionL'injection intralésionnelle de rituximab peut constituer un traitement efficace de l'IOI touchant la glande lacrymale, le taux de réponse complète ayant atteint 78 % dans notre série de cas. L'administration locale de rituximab permet d’éviter les éventuels effets indésirables oculaires et systémiques typiques des corticostéroïdes et des immunosuppresseurs administrés par voie générale.
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