In their manuals, chancery scribes often discussed the differences between initial letters (ibtidāʾ) and their responses (ǧawāb), yet one question persists: which one was of higher status? Basing their reflections on literary criteria, secretaries were divided. Most of them granted the response more value, since it required greater skill and literary dexterity from its author. While the mubtadiʾ had the entire choice of terms, structure, and prolixity, the muǧīb was challenged by the letter’s wording. Others, however, considered both tasks equal in difficulty, since all secretaries were required to act as both mubtadiʾ and muǧīb. Despite this debate among secretaries, initial letters and responses were different in nature and require distinction. In this article, I discuss the issue of letter writing (initial and response) within the Mamluk chancery of Cairo. I base this paper on the study of a sample of letters exchanged between the Qara Qoyunlu governor Pīr Būdāq (d. 870/1466) and the Mamluk sultan Īnāl (r. 857/1453-865/1461) as preserved in an unpublished munšaʾa (ms Arabe 4440, BnF) and containing both the initial letters sent by Pīr Būdāq and the responses produced by the Egyptian chancery. After briefly presenting the letters and the context of their reception, I focus on their style and the different elements of their structure, going on to compare them to the rules of letter-writing as described in the chancery manuals of the period (i.e. theme, quotation, status). Finally, I address the nature of the Mamluk responses in the framework of the aforementioned debate. Dans leur manuels, les secrétaires de chancellerie discutent souvent des différences entre les lettres initiales (ibtidāʾ) et leur réponses (ǧawāb). Néanmoins une question demeure : laquelle était de statut plus élevé ? Fondant leur raisonnement sur des critères littéraires, les secrétaires sont divisés. La plupart attribue à la réponse la plus grande valeur, car elle nécessitait plus d’habilité et de dextérité littéraire de la part de son auteur. Alors que pour la lettre initiale, le mubtadiʾ avait l’entière liberté du choix des mots, de la structure, de la prolixité, le muǧīb était mis au défi de la formulation posée dans la lettre initiale. D’autres, cependant, considéraient chacune des tâches égales en difficulté, car après tout, tous les secrétaires devaient pouvoir œuvrer à la fois en tant que mubtadiʾ et muǧīb. En dépit de ce débat entre secrétaires, il est clair que lettres initiales et réponses étaient de nature différente et dès lors se doivent d’être distinguées. Dans cet article, nous aborderons la question de la rédaction des lettres (initiales et réponses) au sein de la chancellerie mamlouke du Caire. Nous fondons cette étude sur l’analyse d’un corpus de lettres échangées entre le gouverneur Qara Qoyunlu Pīr Būdāq (m. 870/1466) et le sultan mamlouk Īnāl (r. 857/1453-865/1461), tel qu’il est conservé dans un munšaʾa inédit (ms Paris, BnF, Arabe 4440). Ce corpus comprend à la fois les lettres initiales envoyées par Pīr Būdāq, ainsi que les réponses produites par la chancellerie égyptienne. Après une brève présentation du corpus et du contexte entourant sa réception, nous nous concentrerons sur l’étude du style des lettres et des différents éléments de leurs structures et nous les comparerons avec les règles de rédaction telles qu’elles nous sont transmises dans les manuels de chancelleries de la période (i.e. thème, citation, statut). Enfin, nous analyserons la nature des réponses mamloukes dans le cadre du débat mentionné ci-dessus. This article is in English.