RésuméL’impact des conflits civils sur les modes d’existence des populations rurales et urbaines de la Basse Casamance est mal connu. Durant la dernière décennie, le conflit armé entre le mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) et les forces gouvernementales sénégalaises a suscité un ensemble de difficultés économiques pour la population locale qui dépend de l’exploitation des ressources naturelles pour sa subsistance. La recherche dont il est question ici repose essentiellement sur un questionnaire administré à deux cents personnes, choisies aléatoirement, dans quatre endroits que l’on sait affectés différemment par le conflit. Les résultats de l’enquête montrent que l’insécurité, qui peut varier énormément selon le quartier ou le village, est dans certains cas la cause d’un accès limité aux sites familiaux de production vivrière ou agricole. Mais les limites sur la production sont aussi plus générales. L’insécurité et le piteux état des infrastructures routières entraînent une restriction des activités commerciales tant au niveau local que régional. La population sondée a identifié cette réalité comme un problème économique important. Au total, il est difficile d’isoler l’impact du conflit des autres facteurs qui affectent le niveau de vie des ménages. La problématique entourant la production et la commercialisation dans le secteur primaire reflète souvent des articulations complexes entre les effets de l’insécurité et l’isolement économique dans un contexte de changement environnemental et socio-économique.