En comparant deux des principaux marchés audiovisuels internationaux, le MIF et le MIPTV, chacun situé à Cannes, on montre d’abord qu’ils sont des lieux d’évaluation et de valorisation des biens audiovisuels à exporter plus que des lieux de fixation des prix. Ils obéissent moins à la définition néoclassique du marché qu’à celle d’une sociologie économique attentive aux formes de « métrologies » marchandes. Ils n’en constituent pas moins des lieux d’observation privilégiés des régimes de valorisation des biens audiovisuels dans le commerce international. On montre en outre que ces régimes diffèrent beaucoup pour les exportateurs français qui ont été enquêtés. Le MIPTV obéit à un « régime d’exposition », où il s’agit de présenter le maximum de programmes audiovisuels pour les transférer d’une « grille » de programmation à une autre. Le MIF relève d’un « régime festif » où les biens sont mis aux enchères, le festival – et sa « palme » – étant le dispositif central du marché auquel il donne son rythme.
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