RésuméIntroductionBlastocystis sp. est un protozoaire colonisant le tube digestif de l’Homme et de nombreux animaux et il est à ce jour le parasite le plus fréquemment retrouvé dans les selles humaines. Dans certains pays en développement, sa prévalence dans les populations étudiées peut dépasser 50 %. Sur le plan morphologique, les isolats de Blastocystis sp. trouvés chez différents hôtes sont très similaires. Cependant, ces mêmes isolats présentent entre eux une très grande diversité génétique et pas moins de 17 sous-types (ou génotypes) ont déjà été identifiés à partir de données moléculaires. Des études de génotypage ont été réalisées dans de nombreux pays à travers le monde et en particulier dans certains pays du pourtour méditerranéen comme la France, l’Espagne, l’Italie, la Turquie ou l’Égypte. En revanche, très peu de données de génotypage sont disponibles en Algérie. À cet effet, nous avons réalisé la présente étude dont le but était d’identifier et de génotyper Blastocystis dans des échantillons de selles humaines et animales.Patients et méthodesMille huit cent soixante-neuf (1 869) prélèvements de selles appartenant à un personnel de cuisine dans le cadre du contrôle médical périodique, à des sujets pour la fourniture d’un certificat médical requis pour le traitement d’un dossier de visa et à des patients atteints de troubles gastro-intestinaux ont été examinés. À côté des selles humaines, des échantillons d’animaux, dont 10 volailles, 2 bovins et 2 murins ont été examinés. Toutes les selles ont été soumises à un examen microscopique direct complété par des techniques de concentration et une coloration de Ziehl Neelsen modifiée. La caractérisation moléculaire de 39 isolats humains et 14 d’origine animale a été réalisée par le séquençage et les séquences obtenues comparées à celles disponibles auprès de GenBank. Le séquençage n’a été contributif que pour 30 souches humaines et 9 souches animales.RésultatsSur l’ensemble des échantillons humain examinés, 284 étaient positifs (15,19 %) avec une prévalence de 7,38 % pour le Blastocystis. Parmi les 30 souches ayant fait l’objet d’une caractérisation moléculaire, le ST3 était prédominant (15/30, 50 %) suivi de ST1 (10/30, 33,33 %) et en troisième position le ST2 (4/30, 13,33 %). Le ST4 n’a été identifié que chez un seul patient (1/30, 3,33 %). La corrélation entre le statut clinique et le sous-type de Blastocystis identifié a montré que le nombre de ST3 était élevé chez les sujets asymptomatiques (11/15, 73 %) comparativement aux sujets symptomatiques (4/15, 26,66 %), de même pour le sous-type ST1 (7/10, 70 % versus 3/10, 30 %). À l’inverse, le nombre de ST2 était plus élevé chez les sujets présentant des troubles gastro-intestinaux (3/4, 75 %). À côté des souches humaines nous avons génotypé 7 souches aviaires, 2 souches murines et 2 souches bovines. La caractérisation des souches aviaires a révélé 5 ST6 (71,42 %) et 2 ST7 (28, 57 %). Les souches murines et bovines sont identifiées en tant que ST7 et ST6 respectivement.
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