RésuméDepuis la fin des années 1990, nous assistons en France à une évolution lente conduisant à la disparition des disciplines liées aux maladies tropicales. Au niveau hospitalier, elle se traduit par la dilution progressive des services cliniques consacrés au traitement des maladies infectieuses et tropicales au sein d’un pôle infectieux ou de médecine interne, et, en biologie médicale, par le remplacement des biologistes parasitologues ayant acquis une spécialisation en mycologie, par des biologistes mycologues ayant acquis une spécialisation en parasitologie. Cette orientation peut sembler normale, la réduction des compétences en diagnostic parasitologique et clinique étant liée au succès des mesures d’hygiène et de contrôle des produits alimentaires, qui ont entraîné la quasi-disparition, dans notre pays, de parasitoses autochtones telles que la fasciolose, le tœniasis, ou l’amibiase. Priorité est donc donnée à la mycologie, en particulier aux infections respiratoires, prédominantes dans une population protégée et vieillissante. Fallait-il pour autant le faire au détriment des compétences en diagnostic et en soin des maladies touchant les populations des pays à ressources limitées ?
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