Le tabagisme est un problème majeur de santé publique. Le personnel médical et paramédical n'est pas épargné par ce fléau. L'interdiction de fumer à l'hôpital est née d'une volonté gouvernementale de réduire le tabagisme passif. L'objectif de cette étude était d'évaluer les habitudes tabagiques chez le personnel soignant médical et paramédical, afin d'élaborer une stratégie de lutte contre le tabagisme au sein de cette population, et de les adresser éventuellement à la consultation d'aide au sevrage tabagique. L'étude transversale descriptive concernant l'ensemble du personnel soignant du CHU de Marrakech en se basant sur la distribution des questionnaires anonymes. Nous avons distribué 530 questionnaires dont 380 ont été récupérés, soit un taux de réponse de 71,7%. La population d'étude était constituée de 58,2% de femmes (n= 221) et de 41,8% d'hommes (n=159). Le personnel médical (n=220) était la catégorie professionnelle la plus représentée (57,9%) suivie des infirmiers (31,8%). Les fumeurs (n = 62) représentaient 16,3% de notre population d'étude; les ex-fumeurs (n=31) 8,1% et les non-fumeurs (n= 287) 75,5%. La moyenne d'âge des fumeurs était de 31,1 ans avec des extrêmes de 22 à 56 ans. La prévalence du tabagisme était de 16,3% (n=62) de la population d'étude dont 32,7% (n=52) chez les hommes contre 4,5 % (n=10) chez les femmes. L'âge moyen de début du tabagisme était de 19 ans avec des extrêmes de 11 à 29 ans avec une consommation moyenne de 9 cigarettes/jour. 13% (n=50) des personnes fumaient aussi le narguilé, 9% (n=34) consommaient de l'alcool et 3% (n=21) des personnes consommaient du Cannabis. 67,7% des fumeurs (n=42) se projetaient d'arrêter de fumer, dont 30,9% (n=13) dans les 3 prochains mois, 52,4% (n=22) dans les prochains 6mois et 16,7% (n=16) se projetaient d'arrêter dans l'année. Plusieurs activités incitaient les fumeurs à fumer davantage dont la garde, la pause-café, et les repas dans respectivement 90,3% (n=56), 64,3% (n=40) et 61,3% (n=38) des cas. A la suite de cette enquête, une réflexion doit être menée sur la nécessité de mener des actions de sensibilisation pour renforcer la motivation de ceux qui désirent arrêter et les aider dans leur démarche de sevrage.