Les auteurs rapportent les complications survenues au cours de la prise en charge des fractures ouvertes de membres inférieurs, observées ces dernières années dans leur pratique et qui ont abouti à des amputations secondaires, tout en analysant les différents facteurs de risque et les déficits éventuels dans la prise en charge qui ont pu être à l'origine de cette évolution. Il s'agissait d'une étude rétrospective s'étendant sur une période de 06 ans ( Janvier 2006 - Janvier 2012). Elle concernait des patients ayant présenté une fracture ouverte de membre inférieur traité initialement dans notre institution et dont les suites se sont compliquées et ont nécessité une amputation. Tout patient dont l'amputation avait été réalisée d'emblée après l'examen à l'entrée aux urgences était exclu. Egalement tout patient traité dans un autre hôpital avant d'être admis chez nous était exclu de l'étude, même si une amputation secondaire avait été réalisée dans notre institution. Nous avons récolté les différentes données en analysant les dossiers de patients (examens cliniques et complémentaires, comptes rendus opératoires). Nous avons évalué notre prise en charge en fonction des différents guidelines et recommandations retrouvés dans la littérature. Ces complications ont été observées chez neuf patients sur les 306 fractures ouvertes de membre inférieur prises en charge sur la même période (Janvier 2006 - Janvier 2012), soit 2,9 . L'âge moyen était de 42,6(26-57) ans, la totalité des patients était de sexe masculin. Nous avons enregistré 1 cas de fracture du fémur, 7 cas de fracture des 2 os de la jambe et 1 cas d'écrasement du pied. Il s'agissait de fracture ouverte dont 1 cas de type 1; 3 cas de type II et 5 cas de type III selon la classification de Gustilo et Anderson. 5 cas d'amputations à la cuisse ont été réalisées et 4 cas d'amputation au tiers supérieur de la jambe. Les différentes complications ayant motivées ces amputations étaient des infections osseuses ou des gangrènes de parties molles d'origine ischémique ou infectieuse. Les patients n'avaient pas de tares favorisantes telle que le diabète et n'étaient pas tabagiques chroniques. Nous n'avons pas constaté de décès. Les fractures ouvertes méritent une attention particulière du chirurgien tant au point de vu diagnostic des complications immédiates que thérapeutique afin de réduire l'incidence des amputations post chirurgie primaire donnant l'impression au patient d'avoir été initialement mal opéré. Une attention particulière doit être portée au degré de contamination initiale et à la présence d'un germe virulent sur le lieu du traumatisme, pouvant motiver des attitudes particulières lors de la prise en charge primaire.
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