Dans le Dahomey précolonial, les femmes participent pleinement à la vie politique, sociale, économique, religieuse, militaire du royaume. Elles ont donc la possibilité de réduire en esclavage, dans une société éminemment esclavagiste. Domestiques, travailleurs agricoles, porteurs, soldats, ces esclaves sont souvent des femmes, et ces femmes sont souvent plus estimées que les hommes dans ces diverses activités. On trouve des marchés d'esclaves à travers tout le pays. Les esclaves domestiques peuvent fort bien être vendus outre-Atlantique, sort qui peut même être celui de la reine mère, d'origine esclave. En théorie, les enfants nés d'esclaves sont considérés comme libres, mais les cas de vente ne sont pas rares ; aussi bien, les parents libres ont le pouvoir de vendre leurs propres enfants. En revanche les prisonniers ramenés des incessantes expéditions guerrières ne sont pas en priorité destinés à la vente à l'Étranger mais au repeuplement et à l'accroissement démographique du royaume. Un grand nombre de femmes esclaves sont gardées dans les palais royaux, au service des personnes royales plutôt que comme concubines ou épouses du roi à proprement parler. Les femmes esclaves sont naturellement considérées comme biens meubles. Celles qui appartiennent aux ethnies du Nord sont préférées, aussi bien dans le royaume que dans la traite atlantique, que le Dahomey réussit à pratiquer jusqu'en 1893. Il ne semble pas que le sort des esclaves au Dahomey ait eu le caractère bénin que d'aucuns lui ont attribué, si l'on considère que le roi dut se réserver le droit de condamner à la peine capitale, ses sujets se laissant aller à l'exécution de leurs esclaves sous le plus futile prétexte.