Entre 1980 et 2004, le nombre de candidatures à la faillite personnelle aux États-Unis a plus que quintuplé, passant de 288 000 à 1,5 million par an. Les prêteurs ont réagi à cette augmentation par une campagne de lobbying qui conduisit à l’adoption en 2005 de la loi de prévention de l’abus de faillite et de protection du consommateur (BAPCPA), qui a eu pour effet de rendre la loi sur les faillites moins favorable au débiteur. Avant 2005, la loi américaine sur les faillites offrait aux débiteurs une voie de sortie assez facile de la dette, dans la mesure où celle-ci, liée aux cartes de crédit comme aux autres types de prêts pouvait être éliminée par la faillite ; même les débiteurs riches n’avaient aucune obligation à rembourser. La BAPCPA a rendu cette voie de sortie moins attractive en augmentant les coûts de la candidature et en forçant certains débiteurs à revenus élevés à rembourser à partir de leur revenus postérieurs à la faillite. L’article examine comment la BAPCPA a fait pencher la balance non plus dans le sens d’une assurance de la consommation pour les débiteurs, mais vers une protection des créanciers en pénalisant le défaut de paiement. Il brosse les grands traits d’une procédure optimale de faillite et contraste le fardeau supporté dans la procédure de faillite par les différentes parties dans les lois française et allemande, d’une part, et américaine, d’autre part.
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