M.I. Cohen Les ogres sont dépeints en Hollandais dans cette peinture représentant un type d'art villageois javanais, décrit ici pour la première fois, qui disparut durant la difficile période recouvrant l'occupation japonaise et les années de lutte pour l'indépendance. Mesurant quelques dix mètres de long, elle tapissait l'intérieur des pavillons de cérémonie ou les murs d'une maison, contribuant à donner un air de solennité et de fête lors des principaux rituels familiaux ou communautaires dans le village de Gegesik, près de Cirebon, sur la côte nord de la partie occidentale de Java Central, dans les années trente. Les auteurs rapportent de façon détaillée l'origine de la peinture, son utilisation rituelle, le récit qui lui servit de base et l'identité de certains des personnages représentés, certains étant des personnes réelles dont se souviennent encore les membres les plus âgés de la communauté. On trouvera aussi des informations sur l'artiste, ses autres œuvres, sa place dans la communauté et sur la façon dont de telles œuvres étaient commandées, créées, livrées et payées. L'histoire, représentée sur cette peinture est un résumé détaillé du Barikan du théâtre d'ombre, tel qu'il est encore joué, chaque année, à Gegesik ou dans les villages environnants, ou encore au cimetière royal près de Cirebon. Les auteurs discutent la matrice culturelle dans laquelle fonctionnait la peinture et les circonstances socio-politiques qui entourèrent sa création et lui donnèrent une signification particulière. Ils examinent le sens encore plus profond qui s'enracine dans les traditions de la communauté locale et de la société javanaise en général.
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