IntroductionL'objectif de cette étude était de donner le profil de la pression artérielle (PA) des adolescents âgés de 15 à 19 ans en milieu scolaire à Lubumbashi, République Démocratique du Congo.Méthodesil s'agit d'une étude transversale, portant sur les adolescents âgés de 15 à 19 ans au moyen d'un échantillonnage aléatoire des écoles secondaires de Lubumbashi durant les années scolaires 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016. Trois mesures de PA étaient effectuées le même jour.Résultats1766 adolescents âgés de 15-19 ans ont été inclus parmi eux 995 étaient de sexe féminin et 771 garçons. Les garçons avaient significativement une pression artérielle systolique élevée que les filles dans les tranches d'âges de 17, 18 et 19 ans. La pression artérielle diastolique n'était pas différente statistiquement dans toutes les tranches d'âges dans les deux sexes. Par contre, dans les deux sexes, la pression artérielle systolique été en corrélation significative avec le poids, la taille, l'indice de masse corporelle, le tour de taille et la fréquence cardiaque. Quant à la pression artérielle diastolique, des corrélations significatives étaient retrouvées avec le poids et l'indice de masse corporelle chez les filles alors que la fréquence cardiaque était en corrélation significative dans les deux sexes.DiscussionAu cours de notre étude, il était question de déterminer les valeurs moyennes de PA et sa corrélation avec les paramètres anthropométriques, la FC et le poids de naissance chez les adolescents d'âge compris entre 15 et 19 ans. Notre étude a révélé des valeurs moyennes de PAS chez les garçons qui étaient plus élevées que les filles statistiquement significatives dans les tranches d'âges de 17, 18 et 19 ans alors que les valeurs moyennes de PAD n'avait pas de différence statistiquement significative dans toutes les tranches d'âges dans les deux sexes. Harrabi et al. [16], dans leur étude incluant 1569 sujets âgés de 13 à 19 ans, avaient trouvé que les garçons de 16, 17 et 18 ans avaient des PAS élevées sans différence statistiquement significatives mais les différences statistiquement significatives étaient remarquées chez les filles de 13 et 14 ans concernant la PAD. Dans son étude chez les enfants, Forrester et al. [17] avaient rapporté une corrélation positive entre la PAS et l'âge chez les garçons et négative chez les filles. Cette corrélation négative trouvée entre la PAS et l'âge chez les filles pourrait être expliquée par les modifications hormonales liées à la puberté qui commencent plus tôt chez les filles que chez les garçons. Se référant à la littérature, la PA augmente avec la croissance en âge plus chez les garçons suite à l'augmentation de la masse musculaire pendant la puberté [18-20].Notre étude a montré que la PAS était en corrélation significative avec le poids, la taille, l'IMC, le tour de taille et la FC dans les deux sexes. Ce constat est similaire à celui faite par l'étude de Harrabi et al. [16] qui rapportait que la PAS était en corrélation positive avec la taille (garçons: r = 0,33; p < 0,0001; filles: r = 0,08; p = 0,02), le poids (garçons: r = 0,47, p < 0,0001; filles: r = 0,35; p < 0,0001) et l'âge (r = 0,12; p < 0,0001). Quant à la PAD dans notre étude, les corrélations significatives positives étaient retrouvées avec le poids (r = 0,093; p = 0,003) et l'IMC (r = 0,079; p = 0,012) seulement chez les filles, alors que la FC était en corrélation significative positive chez les garçons (r = 0,168; p < 0,0001) mais non chez les filles (r = 0,12, p < 0,0001) [16]. Dans une étude similaire chez les adolescents réalisée par Sinaiko et al. [21], une corrélation a été trouvée entre le poids et la PAS chez les garçons (r = 0,167, p < 0,0001) et les filles (r = 0,112, p < 0,0001). L'effet de la taille et du poids sur la PA a déjà été démontré dans plusieurs études transversales antérieures sur les enfants concluant en une forte corrélation positive [22,23]. L'insuffisance de déclaration des naissances à l'état civil dans plusieurs pays en développement, conséquente au recours aux poids de naissance déclarés auprès des parents ou tuteurs, serait un biais dans la réalisation des résultats statistiquement comparables.ConclusionMalgré les faiblesses potentielles de la présente étude dans sa conception transversale et les mesures de la PA le même jour, les données pourraient aider les responsables de la santé à adopter une stratégie nationale de prévention de l'hypertension artérielle dans notre population.