This article provides ethnographic insights into the Southeast Asian peasantry’s engagements with agrarian change. It speaks both to Southeast Asian studies’ longstanding interest in the dynamics of socio-economic transformation, and to anthropology’s burgeoning focus on how future-oriented aspirations are produced, negotiated and enacted under specific socio-political, material and historical conditions. Drawing on 12 months of ethnographic fieldwork in an ethnic Khmu hamlet in northern Laos, I show upland peasants on the cusp of agrarian transition engaging aspirational migration through ‘controlled experiments’: pioneering pursuits of betterment, crucially buttressed by multiple, locally specific factors. These factors include a still largely intact peasant natural economy, historically endowed intimacy with the modernising state and, not least, a precariously persistent ‘intergenerational contract’ in which youthful mobility and parental stability remain ambiguously yet irreducibly intertwined. Notably, whereas much research on Laos has focused on communities (adversely) impacted by transition, this article discusses a community that is both politically connected and, concomitantly, still relatively unscathed by the (transitory) detriments of commodification, enclosure and dispossession. In sum, this article confirms that while striving for a better future is probably a basic aspect of the human condition, definitions and pursuits of such futures are contextually contingent, not least along generational lines. Cet article donne un aperçu ethnographique de l’engagement de la paysannerie d’Asie du Sud-Est dans le changement agraire. Il s’inscrit dans le cadre de l’intérêt de longue date des études sur l’Asie du Sud-Est pour la dynamique de la transformation socioéconomique et de l’intérêt croissant de l’anthropologie pour la manière dont les aspirations orientées vers l’avenir sont produites, négociées et mises en oeuvre dans des conditions sociopolitiques, matérielles et historiques spécifiques. S’appuyant sur douze mois de travail sur le terrain dans un hameau de l’ethnie Khmu au nord du Laos, l’essai montre que les paysans des hautes terres, à l’aube de la transition agraire, s’engagent dans une migration aspirationnelle par le biais « d’expériences contrôlées » : des recherches pionnières d’amélioration, façonnées de manière cruciale par de multiples facteurs locaux spécifiques. Ces facteurs comprennent une économie naturelle paysanne encore largement intacte, une intimité historique avec l’État en cours de modernisation et, surtout, un « contrat intergénérationnel » persistant et précaire. Dans ce cadre, la mobilité des jeunes et la stabilité parentale restent ambiguës mais irréductiblement liées. Notamment, alors que de nombreuses études sur le Laos se concentrent sur les communautés défavorablement marginalisées par la transition, je révèle une situation contraire – une communauté qui est à la fois politiquement liée et, simultanément, encore relativement indemne des prejudices (transitoires) de la marchandisation, de l’enfermement et de la dépossession. En bref, l’article confirme que si la recherche d’un meilleur avenir est cruciale pour la condition humaine, les définitions et la poursuite d’un tel avenir dépendent du contexte, notamment des générations.