Abstract

En 1840, la communauté juive de Marseille comptait 1 007 âmes et le temple de la rue Grignan s'avéra alors trop exigu. Aussi la nécessité de construire un nouveau temple s'imposa-t-elle aux membres du Consistoire. Ce ne fut pourtant que sous le Second Empire que les démarches se précisèrent ; une souscription fut ouverte pour l'édification du temple. Soixante des notables juifs les plus fortunés de la ville y apportèrent leur contribution. La Ville de Marseille accorda une subvention et le gouvernement participa au projet. Mais des divergences naquirent au sein de la communauté quant au choix de l'emplacement. Les uns optant pour le site de l'ancien temple, dans le voisinage immédiat des lieux d'habitation de la grande majorité des Juifs ; les autres préférant un quartier quelque peu ex¬ centrique, mais un terrain plus vaste. La seconde solution (rue Breteuil) fut choisie. Le Consistoire sut éviter la scission parmi ses membres. La pose de la première pierre (1863) et l'inauguration (1864) furent l'occasion de deux cérémonies et de nombreuses allo¬ cutions. En présence des autorités et personnalités juives et non juives du département et du ressort de la circonscription du Consistoire, le président et le Grand Rabbin de cette organisation s'attachèrent à remercier la municipalité et le gouvernement. Il ressortait des propos du Grand Rabbin — qui évoqua les dangers du prosélytisme chrétien et les «esprits obtus » — que si l'on était satisfait de l'attitude du pouvoir vis-à-vis du culte juif, ce n'était sans réserves quant aux rapports entre Juifs et Chrétiens. Les préjugés à l'égard des Juifs demeuraient vivaces. Néanmoins, la preuve d'une politique harmo¬ nieuse dans le domaine des cultes avait été donnée par l'aide accordée pour cette réalisation dont la qualité rehaussa le prestige des Juifs marseillais.

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