Une arche de vanité ou le miroir ironique de la mélancolie. Éric Chevillard, un écrivain au Museum d’histoire naturelle1

Abstract

Lancée en 2018 par les éditions Stock (Paris), la collection « Ma Nuit au musée » repose sur un concept simple : un auteur ou une autrice passe une nuit, seul.e, dans un musée, et tire de cette expérience un récit. En novembre 2019, Éric Chevillard passe une nuit au Museum d’histoire naturelle à Paris et, en 2022, il publie un récit sur cette expérience d’enfermement nocturne parmi des spécimens empaillés : L’Arche-Titanic. Cet article propose une lecture de ce récit de Chevillard qui, conjuguant angoisse et désinvolture apparente par le biais d’un jeu illustrant, non sans ironie, la tension entre l’ambition préservatrice du musée et les sentiments de perte inspirés par les spécimens exposés, interroge le statut de l’écrivain ainsi que son rôle dans la sphère littéraire contemporaine.