Abstract
Cet article examine l’histoire environnementale de la raffinerie de pétrole d’Abadan, dans la province du Khuzestan, au sud-ouest de l’Iran, de 1912 à 1951. À cette époque, la raffinerie était le centre des opérations de l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), aujourd’hui connue sous le nom de BP, et un nœud crucial pour l’approvisionnement en pétrole de l’empire britannique. En lisant à contre-courant les archives de l’entreprise et en s’appuyant sur les « corps d’archives » d’anciens résidents et travailleurs iraniens, l’article apporte deux contributions principals. Tout d’abord, il montre comment la raffinerie a incarné la « colonialité » de la compagnie pétrolière dans sa transformation des écologies locales, la création de nouveaux environnements racialisés et l’effacement épistémique. L’article offre ensuite un aperçu de la manière dont les zones de sacrifice du Nord et du Sud global étaient connectées et où elles ont divergé dans la création de l’Anthropocène. À travers la raffinerie, la pollution a suivi le double standard de l’industrie pétrolière : d’un côté, l’AIOC a standardisé les processus de raffinage en s’alignant sur les raffineries américaines et, de l’autre, elle a fait preuve de la même négligence envers l’environnement local que les compagnies pétrolières américaines. Cependant, l’AIOC est aussi allée plus loin en rendant la toxicité invisible en présentant les problèmes de santé comme endémiques à la société locale. Cela a contribué à maintenir le caractère colonial de la raffinerie lors de la nationalisation du pétrole par le gouvernement iranien en 1951, même si la compagnie pétrolière a été expulsée.
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