Abstract

Nous presentons dans ce travail les liens du debat entre Peter Kemp et Paul Ricoeur sur la relation entre la narrative et l'ethique. Tout d’abord, nous separons les arguments des auteurs en deux blocs dont ils font chacun la defense de sa position: dans la premiere partie, les arguments de Kemp; dans la deuxieme partie, les grandes lignes de la reponse de Ricoeur. Ensuite, nous faisons un bref apercu de la «petite ethique» de Ricoeur, en soulignant la dominante teleologique pour montrer dans quelle mesure elle pourrait donner marge a la revendication de Kemp et ainsi trouver des points de convergence dans les arguments de tous deux. Apres, nous traitons le point qui pour nous est le carrefour ou les deux auteurs se divisent, a savoir, le statut confere a la Regle d’or dans l’architecture ethique de Ricoeur. Nous introduisons ici l’interpretation de Johann Michel, qui note que cette divergence est juste un «malentendu» par rapport aux termes abusives dont Ricoeur fait reference a la Regle d’or et la lecture equivoque de Kemp qui compare elle a une norme transcendantale, plutot que une norme «quasi-universel» comme le suggere Michel. Enfin, non contents avec cette ligne d’interpretation, nous defendons une autonomie relative des champs semantiques de l’ethique et du recit a partir d’une recherche de l’identite ethique incarnee dans la capacite d’imputabilite et de promesse dans le noyau de Soi-meme comme un autre . Pour depasser le type de subsomption de l’ethique a la narration dans la proposition de Kemp, nous proposons, a la fin de notre parcours, une alternative de analyse en trois termes: descriptif, narratif et prescriptif, en suivant le chemin original de Soi-meme comme un autre , afin de mettre en evidence cette relative autonomie entre les deux champs.

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