Abstract

La crise actuelle que traverse la Confédération des syndicats sud-africains (Cosatu), la fédération syndicale la plus importante d'Afrique, provient de l'exclusion de ses rangs de l'Union nationale des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud en novembre 2014. La fragmentation de la Cosatu reflète une fragmentation plus large, celle du travail, après vingt ans de néolibéralisme. La « nouvelle » Afrique du Sud n'est pas née pendant les Trentes Glorieuses mais dans un monde ayant déjà subi ce que l'on associe à la période néolibérale : la financialisation, les privatisations et la restructuration de la production. Si la crise économique et sociale que nous connaissons aujourd'hui peut être analysée sous plusieurs angles, elle s'est incontestablement intensifée ces vingt dernières années. Le travail organisé a été affaibli par le courtage et la sous-traitance. Outre la fragmentation et la précarisation, de graves crises internes touchent certains membres de la Cosatu, qu'ils soient classés à droite ou à gauche. La crise économique et sociale du travail n'a pas seulement entraîné une crise du syndicalisme et une crise au sein de l'Alliance, elle a engendré une remise en cause de l'idée de Révolution démocratique nationale, provoquant de profondes ruptures et tensions.

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