Abstract

Dans cet article, nous interrogeons les modalités de représentation des bouleversements géopolitiques intervenus depuis le début des années 1990 dans le cinéma d’espionnage occidental. Pour ce faire, nous étudions les enjeux politiques et leur spatialisation dans les huit derniers films de la saga James Bond et les six de la saga Mission impossible, tous sortis entre 1995 et 2018. Ces films peinent à penser le monde en dehors des repères binaires de la Guerre froide, mais dessinent tout de même les grandes lignes d’une « géopolitique postmoderne » dont les caractéristiques sont d’autant plus saillantes après le 11 septembre 2001 (globalisation, multipolarité et nouveaux défis liés aux pouvoirs et contre-pouvoirs réticulaires). Ils décrivent un monde instable, illisible, marqué par l’infiltration généralisée des lieux de pouvoir par des ennemis toujours plus indistincts. Ils mettent en scène les inquiétudes liées au cyberespace, l’effacement relatif des États-nations et l’omniprésence d’une menace diffuse pesant sur l’Occident, émanant d’individus psychologiquement instables. En somme, ils participent à l’élaboration d’un discours visant à dépolitiser la géopolitique, dont ils réduisent les enjeux à la nécessaire défense de l’ordre établi contre les assauts d’entités géographiquement et politiquement mal définies.

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