Abstract

L'auteur, dans une perspective d'ethnographie critique, cherche a faire contrepoids aux travaux comparatifs habituels sur l'utilite de l'education en prenant en compte la facon dont les populations locales estiment la valeur de l'investissement dans l'enseignement. Il contextualise les notions de rentabilite et de retour sur investissement dans le domaine de l'education et observe comment l'education formelle est evaluee localement lorsqu'elle echoue dans la formation de citoyens productifs pour l'Etat moderne. Cet article relate une partie de l'etude des influences socio-culturelles sur l'investissement scolaire d'eleves du secondaire deuxieme cycle, il decrit comment les villageois de Pere dans la province de Manus en Papouasie Nouvelle percoivent l'utilite de l'enseignement en fonction de leur acces aux ressources locales ou importees, de leur representation de l'efficacite des connaissances et de leur identite politique. L'auteur considere les pratiques educatives liees a ces perceptions comme des reponses, creatives et relayees culturellement, a l'incertitude collective et a la marginalisation menacante induites par le phenomene de modernisation en Papouasie Nouvelle Guinee. L'article decrit la manifestation d'une production culturelle : le combat d'une communaute a propos de la valeur relative des savoirs et des capacites definis par l'ecole d'un cote et par le village de l'autre alors que ses membres tentent de defendre leurs interets dans le cadre de fortes contraintes structurelles. L'auteur avance ensuite que les significations ambivalentes construites a propos de l'enseignement ne sont pas seulement modelees par l'histoire culturelle mais aussi par les tentatives de maintenir une citoyennete, une identite politique dans un contexte ou le pouvoir est disparate.

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