Abstract

Dans la région de Diffa au Niger, à une situation alimentaire structurellement déficitaire en raison d’une croissance démographique forte en zone aride, se surimpose une crise sécuritaire liée au groupe djihadiste Boko Haram, qui a entrainé un déplacement massif de population et une crise humanitaire majeure à l’échelle régionale. Au travers d’études successives depuis 2017, complétées par une enquête auprès de personnes hôtes, déplacées et réfugiées, nous analysons les recompositions à l’œuvre dans l’alimentation locale et la commensalité. Malgré l’éclatement des familles, leur redistribution dans le territoire et les ruptures brutales des mobilités qui assuraient les systèmes de subsistances, nous montrons que les habitants persistent à faire encore trois repas par jour, à rassembler la famille, à organiser les repas de fêtes et même à adopter des innovations alimentaires urbaines. Les changements dans l’alimentation ne sont pas tous liés à la crise sécuritaire, ils révèlent aussi l’adoption de pratiques et de produits nouveaux, « faute de mieux » ou par goût de la nouveauté, qui témoignent de dynamiques sur un temps plus long et d’échanges sur de longues distances.

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