Abstract
Cet article analyse les reconfigurations du politique sous l’effet des réseaux socionumériques, en l’occurrence Telegram, dans les protestations qui se sont produites au Bélarus à la suite du scrutin présidentiel d’août 2020. À partir d’une enquête de terrain réalisée auprès d’une des communautés de voisinage, à la fois réelle et virtuelle, ayant émergé dans cette mobilisation et dénommée Place des Changements, il montre comment Telegram participe de la création de ce groupe en l’absence de liens sociaux forts préexistants et aide ses membres à s’auto-organiser pour agir ensemble. Il met aussi en lumière le rôle de Telegram dans la politisation des habitants de cette communauté, peu politisés et novices de l’action protestataire, et dans leur transformation en protestataires expérimentés. Il revient enfin sur les limites de Telegram face à la répression étatique.
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