Abstract

L’histoire du Héron pourpré en Camargue, son cycle annuel, sa reproduction, son comportement alimentaire et son alimentation sont étudiés sur la base des observations de l’auteur en 1957 et d’après les données de la bibliographie. Quoique nichant en Camargue depuis longtemps, le Héron pourpré semble y avoir augmenté depuis vingt ans et le nombre des couples nicheurs doit dépasser largement un millier. Les Hérons pourprés arrivent en Camargue dès la fin mars, mais surtout en avril. Ils la quittent de juillet à septembre, la plupart en août. Les jeunes de l’année au moins s’envolent dans toutes les directions, mais rejoignent ensuite probablement l’Afrique tropicale, qui doit être le quartier d’hiver des oiseaux camarguais. L’hivernage en Camargue est exceptionnel. L’espèce niche en petites colonies de moins de dix à plus de cent couples, généralement dans les roselières jeunes, pas trop denses. Le nid est une plateforme en tiges de roseaux d’un diamètre dépassant souvent un mètre et situé généralement de trente à cent vingts centimètres au-dessus du plan d’eau. La construction débute par le tassement des tiges sur place ; des roseaux sont ensuite souvent apportés de loin pour consolider l’édifice. La ponte a lieu dès fin avril, mais elle s’échelonne sur plus d’un mois. Dès l’âge de dix à douze jours, les poussins quittent souvent le nid pour des excursions dans le voisinage. Les fortes pluies semblent être le facteur principal de mortalité parmi les poussins. Le nombre d’œufs par ponte varie selon les endroits et les saisons et semble avoir été particulièrement faible en Camargue en 1957 (Moyennes pour la France (Mayaud) , 5,1 ; pour la Suisse (Manuel), 4,1 ; pour la Camargue 1957 (Williams), 3,3). Le Héron pourpré chasse à l’affût le long des fossés ou dans la zone de bordure des marais ouverts. Poissons, grenouilles et de grands insectes aquatiques sont les proies principales. Les prairies irriguées attirent les Hérons à la recherche des courtilières, tandis que les rizières ne sont que rarement visitées. Dans les eaux saumâtres la proie principale est l’anguille. L’analyse des estomacs et pelotes de poussins montre une prépondérance d’insectes (Coléoptères et Courtilières), moins de Poissons et peu de Grenouilles. Il est probable que des poussins plus âgés reçoivent davantage de poissons. Les poussins sont nourris pendant toute la journée, mais surtout le matin et vers le soir.

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