Abstract

En février 2022, la France a officiellement retiré ses forces armées du territoire malien. Cette annonce est survenue un peu plus de 9 ans après le coup d’envoi de la mission Serval au Mali, elle-même suivie de l’opération Barkhane dans le grand Sahel un an plus tard. Ces deux initiatives avaient pour but de lutter contre le terrorisme, notamment en s’attaquant à des groupes djihadistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Ansar Dine. Si l’arrivée de l’armée française était initialement applaudie, le narratif a connu un revirement important au fil des ans : les soldats français sont rapidement devenus des symboles d’un post-colonialisme, représentant l’ancienne métropole coloniale infiltrée dans les affaires nationales d’une ancienne colonie. Au lendemain du retrait des troupes, il est d’autant plus important de se pencher sur les effets de l’intervention militaire française au Mali, et plus généralement dans la région sahélienne. Les interventions militaires apportent leur lot de conséquences sur le pays hôte, mais également sur les populations locales. On constate donc parmi les grands impacts l’affaiblissement de l’État malien et l’expansion de la crise sécuritaire à l’échelle régionale, mais aussi une restructuration du paysage djihadiste et une dégradation des conditions socio-économiques pour la population. Le retrait des forces françaises laisse donc planer une question particulière : le bilan de Serval et Barkhane s’avère-t-il positif ou négatif pour le Mali?

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