Abstract

Depuis le début des années 1990, l’Europe a vu se multiplier des produits-frontières se situant explicitement entre le médicament, dont ils revendiquent les « bienfaits pour la santé », et l’aliment auquel ils sont réglementairement rattachés. Faut-il alors voir dans le développement de ces produits un signe de pharmaceuticalisation de l’alimentation ? En analysant la mise en œuvre du règlement européen de 2006 sur les allégations nutritionnelles et de santé, nous montrons que les autorités européennes de régulation se sont livrées à un véritable travail de démarcation (boundary work) visant à séparer les denrées alimentaires des médicaments, en distinguant la prévention et l’entretien de la santé du traitement des maladies ; les bénéfices des risques sanitaires ; et la médecine des preuves du marketing des promesses. Bien que la référence au médicament demeure importante, cette régulation a surtout cherché à construire un cadre original pour penser la contribution de l’alimentation à la santé publique.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call