Abstract

Sous la forme d’un survol critique et analytique, cet article propose de repenser le moment de la « naissance de l’auteur » dans quelques-uns des plus anciens manuscrits de langue française autour des notions de confiance et de matérialité du livre. On revient dans un premier temps sur la façon dont la question de la fiabilité du discours de l’auteur médiéval a été majoritairement pensée par la critique moderne et par les médiévistes dans les termes de la subjectivité et de l’autobiographie, plaçant systématiquement le Moyen Âge dans un rapport dialectique avec une modernité dont il constituerait soit l’envers, soit l’enfance. On tente ensuite de contourner cet axe interprétatif en rappelant dans un premier temps les discours et les pratiques antiques et médiévales entourant l’auteur — ou auctor —, ainsi que la notion collective et médiatique de confiance qu’elles impliquent. On jette enfin la lumière sur la spécificité des pratiques éditoriales et poétiques propres à la naissance de l’auteur français, caractérisée par une méfiance renouvelée en la parole humaine et un renforcement de la foi en la seule autorité de Dieu.

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