Abstract

Résumé Cet article interroge les liens entre religion et action humanitaire/pour le développement à travers le cas de la religieuse française sœur Emmanuelle. Il fait valoir que ces catégories se chevauchent et sont mutuellement constitutives. Deux arguments sont mis en avant. Premièrement, replaçant l’action de sœur Emmanuelle dans le contexte de l’évolution de la mission chrétienne, nous soutenons que son approche matérialiste laïque illustre une mutation dans la mission au cours du XX e  siècle, à savoir la relégation au second plan de la conversion au profit d’une nouvelle forme de solidarité humanitaire?: la lutte pour le «?développement?». Deuxièmement, en examinant la mobilisation d’acteurs «?religieux?» et «?non-religieux?» par sœur Emmanuelle, une telle dichotomie est problématisée en démontrant sa porosité. La religion a joué un rôle important, surtout dans les coulisses, pour fédérer les efforts de développement avec les ramasseurs de déchets du Caire, mais elle pouvait aussi être une entrave, lorsqu’elle était trop explicite.

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