Abstract

La théorie mimétique de René Girard est totalement close sur la violence parce que la déconstruction des mécanismes victimaires, mis à nu sur la Croix, n’a fait qu’accélérer l’advenue de l’Apocalypse. En montrant que cette clôture est due à un enfermement métaphysique d’un premier moment de la théorie mimétique, enfermement porté par un chemin qui nous mène inexorablement de l’objet à l’être, en passant par l’image et l’idole, nous ouvrons une brèche dans la violence grâce à la phénoménologie de la donation de Marion. Contre le modèle de l’image et de son idolâtrie, Marion nous permet de dépasser la violence par le paradigme de l’icône qui, loin d’en passer par l’image et l’être, nous porte vers le signe et les phénomènes saturés. En percevant le monde non plus à l’aune de l’objectité, mais selon la modalité phénoménologique de la saturation, la boucle autoréférentielle de la violence mimétique est mise en question et nous ouvre la possibilité de relations pacifiques. Aussi, le grand défi de notre temps n’est pas tellement de savoir donner que d’apprendre à recevoir.

Highlights

  • The mimetic theory forged by René Girard is completely closed upon its own violence

  • Marion permet donc de penser, par sa phénoménologie, une relève du paradigme de l’idole par celui de l’icône

  • La phénoménologie de la donation apparaît comme la seule option possible à la sortie de la crise mimétique qui fait rage, aujourd’hui plus que jamais, en nous demandant de changer notre regard, c’est-à-dire notre phénoménalité, et nous poussant à comprendre que la difficulté aujourd’hui n’est pas tant de savoir donner que de savoir recevoir

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Summary

Clôtures girardiennes

Le cœur de la théorie mimétique est le caractère triangulaire du désir. Mais ce n’est pas tellement celui-ci qui pose problème. Le travail sur le pôle « médiateur » du triangle mimétique est donc lui aussi un échec parce que le médiateur externe ne stoppe pas la violence mimétique mais ne fait que la déplacer, la différer, au niveau des individus se donnant un même modèle. Nous voyons là que la théorie mimétique est basée sur le fait que le désir commence toujours par un désir d’objet avant que de devenir un désir d’être, et c’est précisément cela que nous devons questionner maintenant afin de voir s’il n’y a pas une ouverture dans la clôture de la violence, non pas sur l’un des pôles du désir, mais sur le point de départ objectal du désir ainsi que dans son passage de l’objet à l’être

De l’objet à l’être : un désir onto-théo-logique
Désirer au-delà de l’être : le signe contre l’image
Conclusion
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