Abstract

La loi Guizot signe l’acte de naissance de l’école primaire publique. L’important, pour Guizot, est le « gouvernement des esprits » : dans une France malmenée par la Révolution puis par les agitations des années 1830, il veut moraliser, éduquer le peuple. Cette tâche est du ressort de l’État mais il faut que l’éducation morale, prioritaire, soit aussi religieuse, d’où la collaboration hautement souhaitée entre l’instituteur et le prêtre. Les comités de surveillance établis par la loi sont le fruit de cette symbiose apparente entre l’Église et l’État, tout comme la proclamation de la liberté de l’enseignement. Or, les archives parlementaires dévoilent un cheminement législatif nettement plus contrasté. Le contexte est alors marqué par la défiance à l’égard du parti-prêtre, si actif sous la Restauration et suspecté de véhiculer des idées hostiles au nouveau régime. L’objectif premier de la loi ne serait-il pas de canaliser le clergé plutôt que de le mettre en avant ?

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call