Abstract

Au Chant Premier du Paradis , Dante fait de la poésie un art de la subversion sinon de la transgression, en lui assignant la tâche de travailler la parole pour en contourner les limites : Outrepasser l’humain , c’est aller au-delà des limites du langage, prétendre aux formes angéliques de la communication. Les anges font une expérience heureuse de l’indicible et se comprennent en silence. C’est dans cet intervalle que la poésie doit se frayer son chemin et faire accéder l’impensable à l’expression, dire l’indicible. Elle doit signifier par des mots (« significar per verba ») ce qui excède toute signification humaine. Nous retrouvons ici la théologie négative et son inventeur Denys l’Aréopagite : quand la théologie, confrontée à l’ineffable, aboutit au silence et à l’apophatisme, la poésie répond à l’appel pour assurer le passage de l’invisible à la figuration. Figuration également négative, qui fait exploser des images « bigarrées », faites de mots pour ainsi dire illisibles. En quoi la poésie a vocation à devenir non figurative.

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