Abstract

Plusieurs textes de W. Benjamin des années 1920 témoignent de l’intérêt qu’il portait au sujet d’une transformation de la sexualité dans l’Europe d’après-guerre. L’article « Monopole d’État pour la Pornographie » [1927], non traduit en français, en fait partie. En traitant de la perversion pornographique de l’homme civilisé comme d’un potentiel artistique à exploiter, Benjamin renverse les catégories esthétiques. La proposition d’une monopolisation de la pornographie, alors que certaines manifestations d’art érotique faisaient l’objet d’une répression accrue dans la République de Weimar et ailleurs en Europe, pose, sur la base du langage, la question du rapport entre souveraineté politique et éros anarchique. Selon Benjamin, l’obscène est le résidu profane d’une aura magique propre aux expressions culturelles. Cette conception d’une exploitation productive du passage de l’éros du lointain à la sphère de la reproduction anticipe sa thèse de la déchéance de l’aura dans « L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ».

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