Abstract
De nouvelles données sur le Dauphin à bosse de l’Atlantique (Sousa teuszii) en Guinée, au Nigéria , au Cameroun et au Togo soulignent la pression des pêcheries et de la demande en viande d’origine marine. Le Dauphin à bosse de l’Atlantique (Sousa teuszii) est une espèce encore mal connue : sa biologie , sa distribution détaillée et l’existence de populations restent encore à préciser. Des suivis de terrain, des enquêtes et des observations opportunistes ont permis d’identifier plusieurs nouveaux spécimens, observés en mer ou retrouvés après leur capture, dans quatre pays, dont le Nigéria et le Togo où la présence de S. teuszii, bien que fortement suspectée, n’avait jamais été prouvée. De nouvelles données, provenant des îles Tristao et de l’estuaire du Río Nuñez en Guinée du nord, indiquent que les populations du Rio do Jéba-Bijagos (Guinée-Bissau) et Guinée du sud devraient être combinées dans une seule population Guinéenne. La population du golfe de Guinée, qui correspond à la population historique de S. teuszii, anciennement appelée «dauphins du Cameroun», s’étend au minimum du Togo au sud du Cameroun. Plusieurs spécimens prouvent que la mortalité de S. teuszii causée par des captures accidentelles ou ciblées est significative, répandue et difficilement quantifiable en raison des contrôles sporadiques qui sont réalisés. Ces captures sont préoccupantes en Guinée, au Nigéria et au Cameroun. Les dauphins sont capturés accidentellement dans des filets maillants de pêcheries artisanales littorales, puis consommés comme «viande de brousse marine». La commercialisation de ce type de viande étant croissante, les captures intentionnelles risquent aussi d’être encouragées. La rareté des observations et la petite taille des groupes dans le golfe de Guinée du nord indiquent des communautés de dauphins qui semblent plutôt en déclin. Des variations de répartition de l’espèce peuvent apparaître de novo le long des côtes fortement peuplées par l’Homme, après des décennies de prises accessoires, de compétition pour les ressources alimentaires, et de perte d’habitat suite à un développement côtier irréversible. Nous suggérons que le manque d’effort de suivi n’explique pas entièrement l’absence d’observations de S. teuszii sur les 1900 km de littoral allant du Ghana à la Sierra Leone, et particulièrement au Ghana où le suivi des petits cétacés est mieux documenté. La mise en œuvre d’une politique de conservation rigoureuse devient dès lors de plus en plus urgente. De nouvelles Aires Marines Protégées binationales et transfrontalières pourraient avoir des effets positifs et mesurables en termes de conservation en limitant la compétition pour les proies avec les pêcheries, en limitant les captures accidentelles dans les filets et en limitant la destruction des habitats. L’installation d’un groupe de travail ad hoc, à l’échelle de la région considérée, est recommandée afin d’identifier des mesures pratiques visant à éviter que le Dauphin à bosse de l’Atlantique, maintenant menacé, ne se dirige vers l’extinction.
Talk to us
Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have
Disclaimer: All third-party content on this website/platform is and will remain the property of their respective owners and is provided on "as is" basis without any warranties, express or implied. Use of third-party content does not indicate any affiliation, sponsorship with or endorsement by them. Any references to third-party content is to identify the corresponding services and shall be considered fair use under The CopyrightLaw.