Abstract

Distances d’envol de cinq espèces de limicoles nichant dans un lagon méditerranéen perturbées par des piétons ou des bateaux. Les distances d’envol (FID) en réponse à une perturbation pédestre (N = 137) ou en bateau (N = 111) ont été mesurées chez cinq espèces d limicoles nichant dans le lagon de Venise (Italie), l’un des plus importants sites méditerranéens pour les oiseaux d’eau. Des réponses différentes au même stimulus ont été observées selon les espèces. Les différences entre les deux causes de perturbation ont été significatives chez l’Avocette qui a montré une FID plus grande à l’approche d’un bateau (T de Student = 2,18 ; ddl = 28 ; p < 0,05) alors que l’Huîtrier pie affichait une plus FID plus élevée à l’approche d’un piéton (log10 données transformées : T = -5,82 ; df = 123 ; p < 0,001). Chez l’Avocette et l’Échasse, en réponse à un piéton, la FID augmentait de manière significative avec le nombre d’oiseaux concernés par le test. Chez l’Huîtrier pie, une tendance négative significative de la FID (r = -0,47 ; p < 0,05) a été observée au cours de la saison en réponse aux perturbations par des piétons. Les distances de dissuasion, i. e. les distances aux oiseaux devant être respectées par les humains et leurs activités, ont été calculées comme FID moyenne + 2 SD, s’étalant entre 55 m (pour les bateaux vis-à-vis du Chevalier gambette) et 102 m (pour les bateaux vis-à-vis de l’Avocette). Il est proposé une distance conservatrice de 100 m pour les bateaux et les piétons afin de protéger les colonies ou autres sites de nidification des limicoles et d’éviter de les déranger.

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