Abstract

Jusqu’à présent réservé uniquement aux couples à risque élevé de transmettre une maladie génétique, l’extension du dépistage préconceptionnel ( dpc ) à l’ensemble de la population générale a été débattue lors de la dernière révision des lois de bioéthique, sans aboutir à une inscription dans la loi. Le dpc consisterait à proposer un test génétique aux futurs parents avant la conception. Cette analyse permettrait aux couples de connaître leur risque de transmettre certaines maladies génétiques et de les prévenir le cas échéant. Dans l’hypothèse d’une autorisation, ce dépistage pourrait concerner 750 000 couples par an en France. Les différentes études réalisées à ce jour semblent montrer qu’une large majorité est en faveur du dpc . Sous condition de respect du principe d’autonomie, les défenseurs du dpc mettent en avant la possibilité d’éviter des pathologies lourdes à de futurs enfants. À l’inverse, d’autres craignent que ce dépistage ne développe une vision perfectionniste de la société et crée de l’anxiété chez les futurs parents. Constatant qu’il n’existe aucune étude qualitative sur le processus décisionnel des couples dans le contexte du dpc , nous proposons d’explorer dans cet article les motifs de choix et de légitimité convoqués par quatre couples. Cette approche inductive permet en outre de faire émerger les interrogations, les perceptions, les réflexions mais aussi les tensions voire les disputes qui pourraient bientôt traverser les couples français dans l’hypothèse où un tel choix se poserait à eux dans quelques années.

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