Abstract

Si la musique composee par Charles Gounod sur le texte en prose du George Dandin de Moliere n'a ete que recemment mise a la disposition des chercheurs, les critiques connaissent depuis longtemps la preface a la partition, publiee separement, dans laquelle Gounod defend l'utilisation de la prose dans les livrets d'opera. L'apparition d'importantes parties de la partition autographe de cet opera comique inacheve permet desormais de confronter les propos de Gounod a la musique elle-meme. Cette etude montre que le projet de mettre en musique la prose de Moliere n'a pas conduit Gounod a modifier son approche de la forme et de la syntaxe musicales, contrairement a une idee repandue par de nombreux critiques francais qui ont lu la preface de Gounod comme la preuve d'une evolution « wagnerienne » de son style. En outre, il s'avere que Gounod n'a pas abandonne George Dandin pour des raisons artistiques, mais pour des raisons personnelles liees a sa reconciliation avec sa femme, apres une longue periode passee aupres de la chanteuse anglaise Georgina Weldon.

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