Abstract

En septembre 1939, la population de la petite ville polonaise de Lubartów compte environ 3 300 personnes identifiées comme juives. En 1945, elles sont à peine plus d’une quinzaine à avoir survécu, cachées en ville et dans ses environs. L’enjeu de cet article est de comprendre les dynamiques sociales de la destruction des Juif.ve.s de Pologne, à partir de la reconstitution exhaustive des trajectoires biographiques dans cette ville, entre fuites, déplacements forcés orchestrés par les autorités allemandes, rafles, déportations, rares survies. Ces itinéraires sont-ils, ou non, déterminés par les formes multiples d’attachement qui relient les individus aux personnes et aux lieux qu’ils habitent ? La démarche mésoscopique s’articule à une modélisation statistique des moments de bifurcation. Ceci permet d’interroger les régimes d’action dans des situations de perturbation sociale majeure en montrant comment la dimension relationnelle des trajectoires de persécution s’articule à d’autres dimensions structurantes, en particulier le genre.

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