Abstract
À partir de l’analyse des réponses données par une population d’universitaires français·es à trois questions ouvertes sur leurs musicien·nes, auteur·es et peintres préféré·es, cet article souhaite interroger l’usage, fréquent en sociologie des pratiques culturelles, des nomenclatures de genre comme indicateurs de goût. La thèse de l’éclectisme ou de la dissonance résiste-t-elle dès lors que l’on met à distance une nomenclature de genres généralement distribués dans les analyses entre légitimes, moyens et populaires au profit de questions sur la préférence pour les artistes ? Comment situer ces différents artistes les un·es par rapport aux autres au sein de l’espace des goûts et ainsi déterminer si unité relative des goûts il y a ? En utilisant des analyses de réseaux, l’article montre que chaque domaine de goût dispose de sa propre organisation, en raison de structures différentes de l’offre et de leur champ de production respectif. Il est tout de même possible de croiser les goûts musicaux, littéraires et picturaux et d’obtenir des classes de goûts relativement cohérentes du point de vue de la position des différents artistes dans l’espace des goûts exprimés. Ces classes de goûts sont également liées aux caractéristiques sociales des répondant·es. Enfin, on observe que les « transgressions culturelles », c'est-à-dire le fait de citer parmi ses préférences des artistes de différents domaines éloignés les uns des autres sur les échelles de légitimité, se font par la musique. Ces transgressions consistent en l’expression d’un goût pour des musicien·nes peu légitimes en combinaison à des goûts littéraires et picturaux très légitimes.
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