Abstract

Jusqu’à la fin du xix e  siècle, le fonctionnement de la société kongo a été régulé par de fortes traditions ancestrales. Le mariage des jeunes hommes et des jeunes femmes était décidé, parfois avant même leur naissance, en fonction de l’intérêt des clans et de l’équilibre entre ceux-ci. Décidé au nom des ancêtres, pour le maintien des lignées claniques, le mariage survivait à la mort des époux ou à leur éventuelle séparation. Ainsi le mariage ne pouvait être dissous et le divorce était pratiquement inconcevable dans la société kongo ancienne. Sous les effets conjugués de la colonisation élargie après 1885, de l’évangélisation par la Baptist Missionary Society (BMS), de l’exode rural et de l’entrée dans l’économie de marché, le contrôle exercé par les clans familiaux a progressivement diminué et les mentalités ont évolué. Enfin, au cours des dernières décennies, on observe un effondrement des règles traditionnelles concernant les couples : absence de contrôle parental sur la mise en couple des jeunes, unions de fait sans mariage officiel, explosion de la fréquence du divorce. Au terme de ces transformations, les cadres traditionnels régulant le mariage et la vie de famille semblent avoir implosé, et les traits culturels kongo être menacés de disparition.

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