Abstract

En 1962, Claude Lévi-Strauss suscite l’incrédulité de nombreux commentateurs en affirmant que, selon lui, « le but dernier des sciences humaines n’est pas de constituer l’homme,mais de le dissoudre ». L’anthropologue était perçu comme le dernier représentant d’une modernité confiante en elle-même, dans la tradition de Descartes. La méthode structurale semblait pouvoir appréhender ses objets d’étude avec une objectivité presque mécanique, sans précédent dans les sciences humaines. Or, par cette affirmation issue de La Pensée sauvage, Lévi-Strauss semblait récuser totalement l’idée moderne occidentale de l’homme se dégageant de la nature par la culture. L’ambition du présent article est de comprendre dans quelle mesure la contribution lévi-straussienne aux sciences humaines est en réalité, dès l’origine, d’ordre éminemment postmoderne. L’examen démontre que très tôt, au sein de sa pensée, émergent de nombreuses caractéristiques majeures que l’on peut aujourd’hui considérer comme constitutives du postmoderne.

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