Abstract

Résumé Les arabisants “classicisants” continuent de se référer à A Grammar of the Arabic Language de William Wright (1830–1889), qu’ils citent généralement sans plus de précision. Ce faisant, ils dissimulent la longue histoire de cet ouvrage. Au premier chef, il est la traduction, parue en 2 volumes (1859 et 1862), de la 2e édition, en langue allemande, de la Grammatik der arabischen Sprache (1859) de Carl Paul Caspari (1814–1892). Mais cet ouvrage a lui-même une longue histoire. Une première édition en était parue, en latin, en 1848, sous le titre de Grammatica arabica. La première partie (Doctrina de elementis et formis) avait même été imprimée, une première fois, en 1844. Dans la préface à l’édition latine de 1848, Caspari cite ses deux principales sources: la Grammaire arabe (11810, 21831) d’Antoine-Isaac Silvestre de Sacy (1758–1838) et la Grammatica critica linguae arabicae, en deux volumes (1831 et 1833), de Heinrich Ewald (1803–1875). La version allemande de la Grammaire arabe de Caspari fut rééditée en 1866. Une nouvelle édition en parut en 1876, révisée par August Müller (1848–1892). Cette 4e édition fut traduite en français (deux tirages en 1880 et 1881) par une personnalité étonnante, le Colombien Ezequiel Uricoechea (1834–1880). Elle fut également rééditée (5e et dernière édition) en 1887. Quant à la Grammaire arabe de Wright, une seconde édition, “révisée et grandement augmentée”, en parut, en 2 volumes, en 1874 et 1875, et une troisième édition, révisée par William Robertson Smith (1846–1894) et Michael Jan de Goeje (1836–1909), également en 2 volumes, en 1896 et 1898. Cette troisième édition, avec quelques modifications dues à Anthony Ashley Bevan (1859–1933), fut réimprimée en 1933: c’est à elle, constamment réimprimée, que se réfèrent généralement les arabisants. La Grammaire arabe de Wright apparaît ainsi comme le travail collectif de l’orientalisme européen du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, en venant rappeler au passage qu’il est impossible d’en faire l’histoire sans la connaissance de deux de ses grandes langues académiques: le latin et l’allemand.

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