Abstract

En revenant sur l’évolution du mouvement des Gilets jaunes dans l’agglomération lyonnaise, cet article analyse le rôle de l’espace dans les possibilités d’engagement d’individus issus des classes populaires. Le suivi d’un petit groupe de personnes mobilisées depuis un rond-point de la banlieue industrielle et populaire lyonnaise montre comment les différents « lieux de l’engagement », ainsi que les ressources et les contraintes qui leur sont associées, font l’objet d’appropriations différenciées. Si le rond-point enquêté est un espace propice à la mobilisation des classes populaires racisées, l’évolution du mouvement vers des lieux du centre-ville conduit à leur mise à l’écart au profit de militant·es mieux doté∙es en capitaux militant et scolaire. Ce processus de relégation des Gilets jaunes de banlieue fait alors peser de réelles difficultés sur leur maintien dans le mouvement. Il entraîne leur réappropriation du mouvement au profit de répertoires d’action et de causes davantage liées à l’expérience vécue dans les quartiers populaires. L’article démontre finalement comment ces individus se détachent du mouvement des Gilets jaunes pour devenir des entrepreneurs d’action collective en banlieue populaire.

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