Abstract

La découverte de nouveaux documents issus d’archives judiciaires permet de mieux appréhender l’organisation des voyages des ports normands vers le Brésil. Les départs avaient généralement lieu à l’automne ou au début de l’hiver, les retours s’effectuant durant l’été. Pour réduire les risques et échapper auxflottes portugaises, les navires voyageaient en convois, souvent de trois à cinq navires dont les caractéristiques peuvent être présentées grâce à plusieurs contrats de construction conservés dans des registres notariés. La mise en oeuvre de ces expéditions nécessitait d’importants capitaux rassemblés par desmarchands rouennais. Parmi eux, figurent plusieurs familles d’origine espagnole de niveau international qui pouvaient parfois s’associer avec des investisseurs de Paris, de Lyon, ou de Champagne. Les quantités de bois‑brésil rapportées en Normandie étaient considérables. Une partie de ces marchandises fut très tôt réexpédiée à Paris, la Rochelle et jusqu’à Anvers, Rouen étant alors un entrepôt international de tout premier ordre. Le bois‑brésilétait utilisé comme produit tinctorial mais aussi dans l’architecture, notamment au château de Fontainebleau (demeure favorite de François Ier), ainsi que dans la fabrication de meubles ou de petits objets de luxe. Ces sources nouvelles montrent enfin que les expéditions des frères Verrazzano n’ont pas ouvert la route du Brésil aux marchands français, mais que ces échanges ont commencé beaucoup plus tôt, même si une accélération de ce trafic est probable au cours de la décennie 1520.

Highlights

  • Le commerce du “bois­‐brésil” réalisé par des marchands français a donné lieu à une abondante production historique dont les principaux acquis depuis une quarantaine d’années consistent à mettre en avant le rôle des frères Verrazano qui, depuis les travaux de Michel Mollat, sont perçus comme les initiateurs de ce trafic transatlantique[1]: après une “phase d’ouverture”, caractérisée par des voyages isolés et peu nombreux, le commerce du bois­‐brésil aurait connu une accélération rapide entre 1526 et 1531, lors du “tournant” verrazanien

  • To reduce the risks and escape the Portuguese fleets, ships travelled in convoys, often from three to five ships whose characteristics can be presented through several construction contracts kept in notarial registers

  • Those expeditions required large capital raised by merchants from Rouen

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Summary

De nouvelles sources

Les remarques qui suivent s’appuient pour l’essentiel sur des archives judiciaires inédites. Le dossier n’est guère volumineux puisqu’il ne compte que 18 pièces de procédure provenant des épaves du fonds des archives de la justice seigneuriale de Roncheville, à Honfleur. À ces documents de justice, nous pouvons ajouter un texte inédit provenant du Minutier central des notaires de Paris se rapportant à l’expédition pilotée par Jérôme Verrazzano vers le Brésil en 1529 qui vient compléter les deux documents connus sur ce voyage publiés par Michel Mollat[11]. 11 Ce document inconnu de Michel Mollat a été signalé par Jean­‐Pierre Moreau qui reprend la description de l'inventaire des Archives nationales sans avoir fait le lien avec Girolamo Verrazano. Contenues dans ces dix­‐huit pièces de procédure, croisées avec les données des tabellionages et des sources narratives, permettent de jeter un nouvel éclairage sur l’organisation des voyages, l’origine des marchands, les navires utilisés et les marchandises rapportées

Durée et saisonnalité des expéditions
Un commerce aux mains de riches marchands rouennais
Des bâtiments polyvalents
La Flamengue
La voilure
Conclusion
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