Abstract

Cet article ne vise pas à analyser les termes des discussions qui portaient sur le soldat augmenté à la fin des années 2010, mais à caractériser les débats. Depuis maintenant deux décennies, dans certains pays anglo-saxons et européens, cette thématique fait en effet l’objet d’une production relativement dense de commentaires et d’analyses. La mise à disposition d’informations et les prises de position répondent au lancement de programmes de R&D au sein des forces armées. Certains acteurs ont décidé de lancer des alertes, mettant en avant les risques inhérents à ce type de programmes. L’objectif est ici de déterminer si la thématique du soldat augmenté faisait véritablement l’objet de débats publics à cette époque. Pour ce faire, cet article s’articule en trois parties. La première permet de démontrer que les prises de position et discussions, d’acteurs très divers, sont particulièrement contraintes par leur objet. La seconde confirme que la thématique du soldat augmenté fait bien l’objet d’un débat public, mais que celui-ci dispose de caractéristiques très particulières (notamment une faible polarisation). Enfin, la troisième partie permet de constater qu’en dehors des États-Unis, l’existence d’un débat public concernant le militaire augmenté permettait certes de formuler et construire un problème public, mais qu’il n’avait pas permis jusqu’alors de réellement le politiser.

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