Abstract

Depuis une trentaine d'annees, une litterature medicale abondante se plait a decrire les effets benefiques pour la sante d'une consommation moderee et reguliere de boissons alcoolisees de quelque nature que ce soit. Des etudes epidemiologiques nombreuses et concordantes - ecologiques, transversales ou de cohorte -ont etabli une relation favorable entre la mortalite globale et la consommation d'alcool selon une courbe en J qui s'appuie principalement sur une protection coronarienne selon une courbe en U. Seule manque au dossier, une bien improbable etude d'intervention pour convaincre de l'existence d'une relation de cause a effet. Les effets benefiques potentiels de l'alcool ne font pas oublier l'autre dimension medicale de l'alcool dominee par une toxicite aigue et chronique assortie de dependance a tel point que l'alcool est considere comme une drogue. Son usage excessif est sanctionne immediatement par des troubles du comportement entrainant un risque majeur pour l'interesse et son entourage. L'intoxication alcoolique chronique est responsable d'une morbi-mortalite d'expression differee et d'une desinsertion socioprofessionnelle. Objet tout a la fois d'interdits et d'integration sociale, agent tout a la fois pathogene et de protection, l'alcool et ses multiples risques restent au centre d'une polemique qui n'est pas prete de s'eteindre dans la mesure ou la pharmacodependance et la psycho-dependance naissent en theorie de la rencontre d'un individu avec l'alcool. Cette conception simpliste mais realiste aboutit a proner l'interdit dans une societe dont l'une des valeurs majeures est la tolerance et ou le vin reste porteur de valeurs eucharistiques. Et ce, a un moment ou le niveau de preuve semble suffisant pour admettre que la consommation de 1 a 3 verres d'une boisson alcoolisee chaque jour est associee a une moindre mortalite globale par rapport aux abstinents ! Ambiguite, paradoxe et controverses sont le lot de la vision medicale de la consommation des boissons alcoolisees en ces temps modernes. Existe-t-il un bien boire comme il existe un bien manger ou faut-il se cantonner aux recommandations nutritionnelles usuelles qui stipulent explicitement que l'eau est la seule boisson necessaire ?

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