Abstract

Depuis une quinzaine d’années le vignoble bordelais est largement décrit comme traversant une crise. D’un point de vue commercial, la notion de crise se rattache à la baisse de la consommation sur le marché intérieur, mais aussi sur les marchés extérieurs, dont certains, encore jugés prometteurs il y a quelques années, n’auraient nourri que de faux espoirs. Les prix traduisent logiquement ces difficultés, stagnants à des niveaux très bas, notamment pour les entrées de gamme, mais aussi pour les segments intermédiaires. Cette crise commerciale induit par contrecoup une crise viticole et sociale, bien lisible dans la concentration des structures foncières comme entrepreneuriales et dans la baisse régulière des surfaces plantées. La recherche de baisse des coûts de production se traduit probablement par une précarisation des conditions de travail d’une certaine catégorie de main-d’œuvre. Tout cela résulte pour beaucoup d’observateurs de l’accroissement d’un hiatus entre les attentes des marchés d’un côté et les caractères organoleptiques, l’image et les représentations affectant les vins de Bordeaux de l’autre. Ceux-ci semblent désormais incarner à peu près tout ce que les nouvelles générations de consommateurs de vins, développant des modes de consommation alternatifs, rejettent assez largement : les vins rouges, plus ou moins concentrés et alcoolisés, puissants, associés à des repas solennels et protocolaires.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call