Abstract

Le thème de la vanité occupe une place de choix dans Le Tramway de Claude Simon. Dans ce texte, il a adopté une nouvelle conception de la vanité. Certes, l’auteur a toujours évoqué des thèmes intimement associés à la vanité, tels que le thème de la mort, le thème de la mélancolie, le thème de la guerre, etc., mais la finitude a toujours été pour lui une phase cruciale pour le retour au primordial et à l’origine, pour le commencement d’un nouveau cycle de la vie. Dans Le Tramway, la vanité du monde est présentée d’une manière tragique. Il n’y a aucune référence à la primordialité ni au retour cyclique des choses. L’auteur insiste sur l’actualisation, dans la mémoire, du temps de la mort. Un nombre important de métaphores et de symboles mettent en exergue ce thème de la mort ; c’est comme si l’auteur lançait au lecteur un memento mori de la part de quelqu’un sur le point de vivre cette expérience funeste qui est irrémédiable et définitive. C’est ce qui confère au texte une dimension tragique et humaine indéniable.

Highlights

  • À bien des égards, en effet, l ’auteur, vieux et souffrant de plusieurs maux, notamment d ’une insuffisance respiratoire (Calle-Gruber, 2011, p. 426), y exprime une profonde tristesse

  • Pour bien jouer son rôle, ce mémorial est placé à l ’entrée du jardin public : Monument en grès rose du pays et aussi haut qu ’une maison de deux étages, élevé en bordure du jardin public et où sur un fond de marbre noir s ’allongeaient les interminables colonnes de noms dorés à la feuille des morts de la ville [...]. (2001, p. 35)

  • D ’ailleurs, par une étrange coïncidence, le retour à la demeure familiale après le séjour habituel de quatre mois passé dans la maison de la campagne s ’effectue le 2 novembre

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Summary

Université Moulay Ismaïl

Le Tramway de Claude Simon, publié en 2001, quatre années avant le décès de son auteur à l ’â ge de quatre-vingt-deux ans, se voudrait être, non seulement comme le fait remarquer Mireille Calle-Gruber « un livre-testament » (Calle-Gruber, 2011, p. 426), mais il est plus que cela. Qui reprend des faits advenus réellement à l ’auteur, est, en quelque sorte, un dernier regard de l ’écrivain sur sa vie et sur le monde. À cette mélancolie s ’ajoute un « message » à forte coloration pessimiste, qui traverse le texte de bout en bout, mais en filigrane et que l ’on pourrait interpréter comme le constat de l ’auteur, à la fin de sa vie, de la vanité du monde que rien ne peut, désormais, sauver même pas la littérature. 1. Nous entendons par cette appellation, le récit autobiographique qui accorde une large part au thème de la mort. Que nous intitulons ars moriendi, nous analyserons une série d ’images usitées par l ’auteur pour évoquer la finitude tragique du monde

Memento mori
La ville
Le mémorial de la mort
La maison familiale
Les portraits
Ars moriendi
Le tramway
La cigarette
La maladie
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