Abstract
Mahi Binebine se veut un veilleur de mémoire qui consacre ses oeuvres aux laissés pour compte, aux victimes de l’innommable. Son roman Cannibales (1999) s’inscrit dans la mouvance d’une littérature qui interroge le drame de l’émigration clandestine et son cortège de cadavres et de rêves brisés. Attirés par le chant des sirènes de l’Eldorado européen, les candidats à l’émigration illégale, gavés d’illusions par les rabatteurs, se lancent à l’assaut de la Méditerranée sur des barques de fortune. Ceux qui ne périssent pas noyés, doivent affronter une amère désillusion et subir, comme Momo, une dévoration qui les vide de leur substance sans pour autant assurer leur intégration aux sociétés d’accueil où ils deviennent les proies favorites des mafias de la traite des êtres humains. Sur les deux bords, les clandestins doivent affronter une indifférence meurtrière qui les renvoie à leur condition d’invisibles, à leur vie de cafards.
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